Décembre 2020. Covid ou pas, partir était impérieux.
Revenu à la hâte de Florès en mars sur ordre du Canada et surtout parce que l’Indonésie se fermait comme le reste du monde, j’ai vécu comme tout le monde la frustration des confinements depuis ce retour à Montréal.
Il n’était pas, pourtant pas question de rester au Québec cet hiver 2020-21 voyager restait possible …Tout tenait dans les capacités:
- à jongler avec les ouvertures/autorisations de circuler fussent-elles à géométrie variables ou fugaces.
- à improviser et ne pas perdre le moral en cas d’aléas des moyens de transports, autorisations de bouger et autres surprises légales.
Tout résidait dans la capacité à s’adapter et à concéder le départ vers une destination choisie au dernier moment parce que plus ouverte que les autres ou plutôt… moins fermée que les autres.
Pour cela mon arme fatale décisionnelle fut ce site, cette carte:
1) Deux données pour une multitude de cartes
En cette période trouble ( fin 2020) , le droit de voyager dépendait de trois paramètres:
- De votre lieu d’origine, de votre point de départ;
- De la politique d’accueil des destinations à l’égard de cette origine;
- Des politiques d’embarquement des compagnies d’aviations.
Le site https://covidcontrols.co/ apportait l’outil d’information et de veille le plus utile qui soit.
Une fois entré le pays de départ dans les paramètres de la carte, celle-ci allume certains pays en vert, d’autres en orange et d’autres encore en rouge. ( Faut-il expliquer la signification des couleurs? )
Repérer les pays dont les frontières restent ouvertes de façon stable
Entre septembre et décembre 2020, je me suis mis à surveiller la carte une fois par semaine. J’ai pu remarqué la vitesse à laquelle certains pays changeaient leur politique d’ouverture des frontières et/ou de contrôles de l’entrée des voyageurs:
- Test covid négatif obligatoire à j-2 ou j-3;
- Confinement à l arrivée dans le pays;
- Couvre-feu ponctuels, permanents ou localisés dans le pays.
A partir de ces observations j’ai pointé les pays qui n’appliquaient pas de politiques girouettes et maintenait leur tourisme quel que soit le niveau de covid local.
2) Flexibilité extrême.
Pour 2021, pas de destination précise possible envisageable, il fallait s’adapter.
J’aurais aimé:
- l’Iran –> Fermé pour les canadiens;
- Madagascar –> Fermé puis trop instable sur leurs politiques d’ouverture des frontières;
- Turquie –> Erdogan trop belliqueux ( 5 guerres en même temps en 2021)
- Azerbaïdjan –> Entré en guerre début novembre dans le Haut-Karabakh
- … et même caser quelque part un arrêt rapide à Abou Dhabi chez Franck mon cousin expatrié, avant qu’il n’en parte –> Fermé de chez fermé!
Mexique, Brésil, Colombie
Cet autre URL https://www.action-visas.com/actualite/les-pays-qui-delivrent-des-visas/ est précieuse car elle est tenu à jour et offre les liens vers l’information du pays qui vous tente.
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À partir de décembre, il restait quelques pays « ouverts » aux canadiens, parmi eux, Mexique, Brésil et Colombie démontraient leur volonté de maintenir leur tourisme.
- Ouverture constante des frontières;
- Pas de test Covid obligatoire (!) (en faire ne me dérangeait pas).
- Pas de quarantaine à l’arrivée. Sur ce point je n’étais pas contre tant qu’on ne m’imposait pas un hôtel 5 étoiles au coût prohibitif.
J’ai choisi la Colombie parce que:
- Je suis allé plus de 20 fois au Mexique de Chihuahua à San Cristobal de las Casas en passant par Tijuana, Los Mochis, Chihuahua, Zipolites et Tulum Agua Azul etc
- Bien que très attiré par le Brésil, le déni de la politique covid de Bolsonaro étaient quand même peu engageants, la pandémie y semblait totalement délirante.
- Au 15 décembre 2020 la Colombie présentait l’ensemble des critères pour un voyage tranquille pas trop contraignant.
De plus
- je n’y étais quasi jamais allé,(sauf une traversée rapide en 1991)
- le fuseau horaire est le même qu’au Québec, pratique pour les communication en urgence
- le coût de voyage / de la vie est modeste, bon pour $
- la température est parfaite en hiver ( 20 degrés en montagne, 30 degrés au niveau de la mer)
et je ne fus pas déçu.
3) S’isoler avant de partir et faire un test Covid quand même.
L’idée c’est d’être certain que ce n’est pas moi qui l’attrape et l’apporte au pays.
La raison numéro 2 est de pallier à toute surprise du genre « test devenu obligatoire au dernier moment » ou exigé par la compagnie d’aviation.
Il m’est apparu sain de jouer la sécurité sur mon propre cas. En étant prêt à présenter un test négatif à tout moment durant le voyage, je m’assurai un déplacement sans surprise.
4) Ne pas jouer à saute frontière.
Il est évident aussi que dans le contexte, imaginer un voyages avec des passages de frontières présentait des contraintes, des mauvaises surprises potentielles et j’ai opté pour une slow tourisme plus tourné vers l’intégration dans la culture du pays, dans la vie quotidienne plutôt qu’un « circuit multi déplacements » visant à tout instagrammer du pays (verbe à la mode).
Là encore la Colombie est un excellent choix:
- Surface: 2 fois la France, y a de quoi bouger…
- Géographie: Caraïbes, Pacifique, Amazonie, Sierras du café , Grandes plaines, déserts, Darien Gap, nombreux sites remarquables…
- Culture: Précolombienne, hispanique, musique /danse/ traditionnelle/ musée,
- Fréquentation touristique proche du zéro, le pays n’arrive pas à se débarrasser de son image de pays de la drogue et des cartel, des FARC et de la mort au tournant.
Conclusion:
Une fois entré dans un pays, il faut y rester et exploiter ses richesses culturelles et géographique tranquillement et hors des grandes villes de préférences.
4) Ne pas radiner le billet d’avion
Dans ces conditions il ne fallait pas prendre le billet d’avion trop tôt, ne pas chercher le petit prix sur les sites agrégateurs bien au contraire il fallait viser le billet d’agence de voyage ou de compagnie d’aviation assorti d’assurances et garanti remboursable sur décision « coup de tête » ou au moins à dates facilement modifiables. (dont cause covid )
Merci à Ginette, mon amie agent de voyage au petits soins avec ses clients. L'agence avec laquelle elle travaille, Equinoxe à Montréal, gère les catas, les rapatriements et te tiens au courant des changements de politiques, d'horaires, d'itinéraires en temps réels. Un confort salutaire en ces circonstances.
Joignez-la directement, le billet ne coûte pas beaucoup plus cher: ginette@equinoxvoyages.com
5) Assurances
Attention, ceci n’est pas un conseil
Je ne suis pas adepte des assurances voyage, au moment de rembourser des dégâts, ils ont toujours une clause à la con, montrent de la mauvaise volonté et trouvent des conditions dans le petites lignes au bas du contrat qui font qu’on ne touche rien ou une misère.
Les assureurs s’arrangent pour rendre les dossiers de réclamations fastidieux, tordus, très longs, exigeant la moindre facture, la moindre justification… Je l’ai vécu entre mars et juin au moment après mon retour précipité d’Indonésie. Quatre mois de formalités plusieurs fois recommencées entre mars et juin 2020. Je n’entrai jamais dans la bonne case…
Avec les assurances voyage, les seules formalités faciles sont souscrire et payer…
Deux adresses quand même pour les accros :
- Pour les canadiens et les résidents : CAA Quebec voyage ( super accueil à l’agence du centre ville de Montréal)
- Pour les français de l’étranger comme moi: Assistance Sante UFE
Ces deux prestataires avaient mis en place des « conditions Covid » au moment où j’écris ces lignes.
Je n’ai donc pas souscris d’assurance même contre le Covid et suis parti comme à l’accoutumé avec ma carte « visa voyageur » de Scotia, laquelle me donne un mois d’aléas, puis j’ai fait comme d’habitude… En électron libre, exposé sans doute mais tranquille dans ma tête.
Finalement en 30 ans de voyages plus ou moins intensifs, je n’ai jamais regretté de partir non assuré. Lorsque je suis malade je vais chez le médecin du coin puis chez le pharmacien local, lesquels sont rarement chers dans les destinations que je fréquente et je me soigne comme les gens du pays en en assumant les frais.
Cela ne m’a jamais couté l’équivalent des assurances voyages ou des sommes cotisées en « sécu » non réclamées ou qui ne remboursent rien…
Mais moi, je suis moi… faut surement pas faire pareil.
6) Ne pas être angoissé par la moindre insécurité.
Plus encore qu’à l’accoutumé dans tout voyage routard, il faut rester cool dans la tête, savoir accepter les inconforts, les mauvaises surprises, les aléas. rester positif et considérer que tout problème présente une solution.
La gestion de crise fait partie du voyage, comme les bonnes surprises qui sont bien plus nombreuses si on est ouvert aux gens et à la culture du pays visité.
Le covid impose des contraintes à tous les niveaux, on a pas le choix, il faut composer. La pandémie a vidé certains sites touristiques de la megasurfréquentation, à réduit significativement la pollution en 2020 et bien des enseignements positifs restent à méditer… Si le fric ne dominait pas la réflexion…
2021, le slow tourisme en site isolé est une pratique riche, une découverte et une intégration aux valeurs du pays plutôt compatible avec la tyrannie de la pandémie. Je ne crois pas prendre plus de risque ici en me promenant dans les « parque central » ou dans les caféiers qu’en faisant mes courses au IGA du coin…
Le covid en Colombie pas britannique
En effet, à la sortie d’un confinement très dur ( mars / septembre 2020), la Colombie a mis en place des mesures sanitaires nationales raisonnables, tandis que chaque région garde le pouvoir de durcir ces conditions ponctuellement et en fonction du niveau de la pandémie locale.
Peu contraignantes dans les régions de campagne moins touchées que les grandes villes. Je choisi la sierra du Caldas et le bourg de Riosucio 60 000 habitants pour commencer le voyage.
Ici tout est ouvert, restaurants, bars, église, salle de jeu, billards. Le masque est obligatoire en espace public, dans les transports. Les magasins ont des jauges de fréquentations plutôt respectées. Certains commerces prennent votre température à l’entrée, d’autres limitent sporadiquement le nombre de clients à partir de leur numéro de carte d’identité (un jour les pairs l’autre les impairs).
Pas de menace de la police, pas de lourdes amendes, pas d’attestation pour aller pisser, j’ai appris par hasard que le couvre feu avait été instauré entre 22h et 5h du matin pendant un week end de l’épiphanie.
La seule grosse frustration est l’annulation du Carnaval qui aurait dû avoir lieu cette année impaire…Mais nous en reparlerons…
Les aléas Covid subits durant mon voyage en Colombie
- Air Canada annule mon billet de retour pour le 5 avril, ils cessent la liaison Colombie/ canada
- Air canada réouvre la ligne, je rachete un billet pour le 5 mai
- Le gouvernement du Canada invente la quarantaine de trois jours à l’hôtel à l hôtel
assorti de :- repas livré dans les chambres
- test à l arrivée obligatoire
- re test apres huit jours
- 14 jours d isolement au total avec appel téléphonique de controle
Je pourrai développer ce vécu aussi ridicule que racketteur
puisque le total facturé était supposé être de 2000$ pour les trois nuits – repas – taxi – surveillance – tests…
Je m’en suis tiré avec 1350$ soit le coût de deux mois de voyage en Colombie
- Air Canada annule de nouveau la ligne
- Je rachète un billet avec COPA
- Trouver un labo capable de livrer un test à temps avant l avion fut une préoccupation les deux dernières semaines de mon séjour.
Encore une fois, sans obligation impérieuse de retour ces aléas m’ont plus fait rire que désespérer, je voyais pourtant pointer le moment où mon visa Colombien échoirait ( 7 juillet quasi en même temps que ma carte de Résident permanent au Canada… et là cela aurait été moins comique à gérer.
- L’horaire de mon vol COPA fut modifié , m obligeant à à partir à 5h du matin pour arrivé à 1h le lendemain à YUL avec une escale dans l’aéroport de Panama de 14 h … vivent les salons VIP!