Capitale et ville la plus peuplée de l’État de Jalisco, 5 millions d’habitants, pas vraiment la plus calme des agglomérations. Mon exploration va se contenter du centre historique à coté duquel il m’était impossible de passer.
Les déplacements internes sont faciles:
- métro + trains urbains
- Bus et tramway
- et même BICI : La filiale mexicaine du vélopartage BIXI que l’on connait bien à Montréal.
Sans nécessairement entrer dans chaque bâtiment ou musée, « el centro » concentre un patrimoine historique époustouflant:
- L’Hospice Cabañas
- Le théâtre Degollado
- La rotonde des hommes illustres
- Le palais du gouvernement
- Le palais municipal
- La cathédrale de XVIe (Nom officiel « basilique-cathédrale de l’Assomption de la Très Sainte Marie »)
- et plus encore
Le quartier historique n’a donc pas grand chose à envier aux grandes capitales européennes tant en histoire qu’en architecture, les conquistadors sponsorisés par l’Église d’Espagne toute puissante n’ont pas fait dans les petits joueurs. Il faut ajouter qu’au fil des siècles, ces bâtiments ont été élevés avec la même pierre et de la même carrière à 150km de là. Le quartier s’en trouve enrichi d’une unité et d’un cachet incomparable.
L’ensemble de ces bâtiments historiques est installé autour d’un espace qui, vu du ciel, dessine une croix catholique, au centre de laquelle trône la cathédrale.
100% piéton, large comme une autoroute, cette croix artère, c’est le paradis du touriste, du photographe, du gastronome et de l’amateur d’expressos, tant toutes ces commodités sont présentes.
El Mercado Santo Juan de Dios
Présents aussi, plusieurs marchés populaires dont le géantissime marché « St Jean de Dieu » qui regroupe 2800 micro-boutiques selon Google plus de 4000 selon le Luis le guide. Tout simplement le plus grand marché couvert du monde latino (ref; Guiness book).
« Si tu ne trouves pas ce que tu cherches, c’est que tu cherches mal ou que cela n’existe pas! »
Je suis aux anges naturellement, il y a là un truc dans lequel ton GPS n’est pas complétement inutile, tant les allées ont vocation à t’égarer, mais on peut aussi demander la sortie aux marchands…
Un tour gratuit
J’avais repéré dans mon auberge à 12 $, une petite promo pour une balade du centre gratuite accompagnée d’un guide. Je décide de profiter des quelques morceaux d’histoire, anecdotes sympathiques et blagues afférentes au lieu, je termine:
- vanné comme un panier après 3h de déambulation…
- mais un peu moins con quand même, finalement.
Un pourboire en guise de remerciement, je me demande s’il n’eût pas été moins couteux d’acheter un billet à tarif fixe; on a tellement peur d’apparaître radin envers le gentil guide au moment de lâcher la propina (pourliche).
La rotonde des hommes Illustres
La rotonde des Hommes (et Femmes) Illustres, c’est le Panthéon des personnalités de la ville. Sous le bâtiment, une crypte accueille les « défuntés »; en surface des statues de bronze sont érigées aux plus grands des Illustres.
Coup de bol
Il y a des fois, on a du bol, on se ne sait pas pourquoi, ça tombe comme ça.
De la même façon que je me suis rendu à Sayulita le jour pile de la fête annuelle du village, totalement sans le savoir, j’arrive à Guadalajara la semaine du festival des lumières.( GD Luz )
J’aurais peut être dû faire un Loto ou une poule* …
Fête annuelle récurrente aux dates flexibles, la ville profite des 480 ans de la cité, (plus vieille d’un siècle que Montréal) pour marquer le coup sans radiner sur les ampoules.
Ça promet grave.
Spectacles multimédia
Performances artistiques:
- discipline du cirque
- danses
- musique
- amuseurs
- mapping vidéo
- fontaines interactives, (l’art de conduire la puissance de jets d’eau colorés par votre gestuelle)
- jeux de lumières artistiques
- pyrotechnie synchronisée
Ce sont quelques-uns des spectacles et attractions annoncés, ils vont occuper les 4 jours du festival, évidemment un grand nombre de ces shows se déroulent à la nuit tombante soit plus ou moins 20h.
Bien que les temps forts soient programmés en fin de journée, c’est une fête familiale, les vendeurs de barbe à papa et de glaces, à l’instar de leurs clients…se gavent.
Les scènes accueillent artistes et animations au fil des prochaines soirées comme dans tous les meilleurs festivals.
L’accent est naturellement mis sur les éclairages, thématique phare de l’évènement, mais durant la journée, des spectacles spécifiques et des jeux autour de lumières sont aussi proposés aux passants, certains spécifiquement aux enfants.
Ce soir là donc…
Je me rends sur la place qui fait face à la cathédrale pour le mapping, j’ai un bon trois quarts d’heure d’avance; il y a déjà du monde mais rien d’affolant, j’ai pris l’habitude de cohabiter avec les passants plus ou moins masqués sur des trottoirs densément occupés.
J’ai prévu un circuit de trois animations :
- Ledit spectacle de mapping vidéo architectural (projection de l’histoire de la ville sur la façade de la cathédrale (façon spectacle de St Far);
- Un show de« fluo pyrotechnie » juste à l’arrière de la même cathédrale et
- Un concert avec arrangement lumineux sur une scène face au MUSA qui comme son anagramme le dit mal en français est le musée des Arts de l’Université de Guadalajara.
La sécurité des déplacements dans l’aire festive est garantie, c’est bien normal, pourtant je trouve que la densité de flics, agents armés, gardiens de l’ordre de toutes factions est incroyablement forte … Les barrières s’installent au fur et à mesure que la foule s’épaissit. À 20h, il faut jouer des coudes pour garder une vue potable vers la scène…
Vous me voyez venir.
Après la projection architecturale tout à fait spectaculaire, je me rends derrière le bâtiment pour assister au déluge de Led et de feu combinés qui s’avérera très réussi lui aussi.
Petite idée…
Au cours de ce spectacle, je décide de prendre du recul, de voir de plus loin, la promiscuité me gonfle, ça sent la sueur et le virus à plein nez, une forme d’agoraphobie qui ne met pas étrangère me monte au chou.
Le spectacle est de qualité. Il faut dire qu’ils ont installé une structure géante truffée de spots, de rampes d’éclairage et bidules qui crachent le feu. Ça a de la gueule.
En fin de show, je prends la direction de la scène suivante à 300m de là, comme semble le faire un million et demi de personnes avec moi.
Entre temps des barrières ont été installées pour obliger la foule à emprunter des itinéraires spécifiques à la queue leu leu. Nombre d’issues sont fermées, empêchant la fuite via les rues adjacentes.
C’est une nuée de GI, de flicailles et de plantons qui encadre le festival sur son périmètre, autour des scènes et le long des cheminements du festival, je suis médusé par la quantité de forces en présence.
Fédéraux, municipaux , gabelous de tous bords veillent au grain, gare au moindre écart de la foule.
Quelque chose m’aurait-il échappé? Pourquoi tant de contraintes imposées? Pourquoi tant d’armures, de Kalachnikov, de flingues bien en évidence ?
Je ne comprends rien à ces choix, à ces intentions, mais cela me gâche passablement la fête. Le sentiment d’être prisonnier s’installe, je décide de m’arracher de là.
Je trouve finalement le détour nécessaire pour en sortir au mieux …
À 22h j’étais de retour chez moi, dégouté mais tranquille, je me suis mis un western mexicain…
Je pars le lendemain pour Guanajuato, ce sera mon prochain article.
*La poule : une loterie du Québec
Anecdote l’horloge du Palais du gouverneur
1915 c’est la révolution mexicaine : « Pancho Villa tire sur l’horloge du palais du gouverneur à 5h40 alors que sa bande entre dans la ville, le trou de la balle flingue l’horloge à jamais.
Ces dernières années, la ville a rénové le bâtiment. Le verre du cadran a été remplacé mais l’impact du coup de feu a été refait en imitant l’original et l’horloge n’a pas été réparée, c’est ce qu’on appelle un trou de balle historique.