Bien inspiré, c’est Papy JC à Toluca qui m’avait conseillé de passer par ce village. Ce fut un excellent conseil!
Valle de Bravo joue la carte du vieux village au look traditionnel. Maisons basses, toits en tuiles rondes, façades blanches, sous-baissements ocre-magenta.
Les enseignes criardes sont prohibées, la norme c’est l’écusson de bois pyrogravé. De la grosse boite d’électroménager au petit vendeur d’élastique en passant par pizza Domino, tout le monde est à égalité.
Pour les noms de rue, les plaques de céramique de type azulejos incrustée dans l’enduit crémeux habillent avec élégance les coins de rue.
Une architecture traditionnelle de base
Pavées d’intentions esthétiques, les rues le sont de galets, plutôt qu’asphaltées, ça fait du bruit mais c’est joliment rustique. Les portes et balcons n’affichent aucune autres couleurs que celles des fleurs sagement posées dans leurs pots de terre. Globalement, le village reste sur les matériaux de base: bois brut et fer forgé noir.
Ajoutez les églises hispano-coloniales, la place centrale- kiosque-parterres-tropicaux-vendeurs-de-glaces-et-de-douceurs et comparez avec la carte postale prise au daguerréotype en 1922, rien n’a changé ou presque… les fils électriques…
De son coté, le marché couvert déborde d’enthousiasme et sur les rues adjacentes…
C’est vivant, coloré, joyeux, les étals regorgent, c’est fou, de fruits et légumes locaux. (*loco, c’est vraimant fou!…)
J’échange mon régime mangues / ananas / guayaba contre un plongeon de huit jours dans les fraises et les abricots qui surabondent.
Bémol
Dommage que la circulation automobile soit si dense et bruyante dans certaines de ces rues étriquées, d’autant que les voies piétonnes sont rares. Comme dirait mon pote plâtrier, truelle à la main, ça gâche!
Offre touristique grand angle
Mine de rien, l’offre touristique du village est aussi vaste que peaufinée, elle combine:
- Traditions
- Photogénie générale du pueblo, cafés, bars et restaurants mexicains fiers de l’être, bouffe de rue à toutes heures, marché couvert, animations et fêtes en fin de semaine.
- Sport aventure
- Parapente, deltaplane, VTT, zipline, arbre en arbre, escalade, paddle sur le lac, jet ski, cheval, j’en oublie sûrement.
- Bien-être et Zen
- Stage de yoga toutes tendances confondues;
- Méditation transcendantale, de pleine conscience, vipassana et autres bouddhiques à l’intention des « Mange-Prie-Aime » au stupa de la paix, mais pas que.
- Nature
- Randonnées, cascades, cuvettes du rio, accès au lac, monolithe « la peña », et sanctuaire de monarques.
Sanctuaire des monarques
Chaque année, des millions de papillons monarques migrent du Québec pour passer l’hiver dans trois sanctuaires répertoriés dans les Etats de México et du Michoacán. (4000 km de battements d’ailes), vous avez forcément vu un reportage là-dessus, ben c’est là!
Valle de Bravo se trouve à une encablure de Piedra Herrada et d’El Capulín, deux des trois sanctuaires protégés, mais parfaitement accessibles aux visiteurs.
https://youtu.be/h_q0qan6ENc
En ce 20 mars, les spectaculaires grappes de papillons qui font, durant notre hiver, plier les branches d’oyamel (sapins sacrés), ont déjà pris le large. Dommage c’est un truc qui m’aurait botté de voir.
Le voile de la fiancée
Le parc
Le parc est fréquenté pour:
- Un ensemble de cascades dont le voile de la novia (30 m de chute);
- Les retenues d’eau / bassines baignables;
- Les espaces barbecue qui encouragent les Bidochone ( Roberto) à débarquer saucisses en force et musique ranchera à fond les décibels;
- Le chemin qui mène à l’unique accès public au bord du lac.
En fin de semaine la tranquillité régresse proportionnellement à l’heure qui avance. Mieux vaut y être tôt.
Les activités (arbre en arbre, promenade à cheval, tyrolienne, barbecues…) se trouvant à l’entrée du parc, la promenade jusqu’au lac reste relativement peinarde. L’aller-retour à l’ombre des acajous, sapotiers, ceibas et chênes centenaires est un agréable 2h de badinage avec cette nature tropicale.
Avandaro
C’est l’extension riche de Valle de Bravo
À 2000 m d’altitude et 20 degrés à l’année longue, la périphérie de Valle de Bravo est investie depuis 50 ans par des Nord-Américains qui y ont fait construire des villas-vue-sur-lac-piscine-jaccusi s’affranchissant miraculeusement des contraintes d’architecture traditionnelle. (Ben tiens!)… Ils phagocytent avec quelques hôtels le périmètre du lac.
Résultat, ces rives sont aujourd’hui privées, le mexicain moyen s’en trouve interdit.
Le quartier Avandaro pousse le bouchon très loin en affichant un luxe ostentatoire, effronté, dégoulinant.
Micro centres commerciaux aux allées zigzagantes et fleuries, boutiques opulentes, déco BCBG aux couleurs latinas, c‘est chic comme Gucci, Rolex et North Face réunis dont les vitrines rivalisent avec leur antennes de Rodéo Drive.
Exit les gargotes à tacos, les restos sont fusions, Français (Chez Pierre), Espagnols, Italiens, Japonais… Leurs menus invitent à changer des quesadillas, chilaquiles et empanadas quotidiens, leurs prix un peu moins.
Stupa pour la paix dans le monde
Planqué (mais pas trop) dans la forêt, le Stupa de la Paz affiche quelques records à prendre au conditionnel, il serait:
- Un centre énergétique particulièrement exceptionnel à l’échelle de la planète;
- Le plus ancien emblème bouddhiste tibétain d’Occident.
Plus que tout autre stupa, gourous et Soubirou réunis, il suffirait de le toucher, le regarder, le contourner (par la gauche) pour avoir accès « à ses bienfaits ». (Remarquez le caractère général de la formule). J’en reste tout chose, stupéfait, pantois.
Je me demande ce qu’on attend pour y amener Poutine et quelques-uns de ses belliqueux collègues, nul doute qu’on y gagnerait un retour au calme rapido.
À l’intérieur de la structure sacrée, reposent bijoux, graines, herbes médicinales autant de précieuses reliques symboles des quatre écoles du bouddhisme tibétain: Kagyu, Gelupa, Nygma et Sakya.(Merci Wikipedia) avec tout cela si tu ne deviens pas zazen, c’est vraiment que tu es zinzin.
Valle de Bravo fut vous l’avez compris une halte à la nature facile d’ accès, de repos, un temps propice à l’écriture entre deux objectifs physiquement engagés:
Le volcan de Toluca et – je vous le tease puisqu’il est encore dans les tuyaux – le volcan Paricutin et son village sous le chao de lave.
Chronologie du voyage:
–> Article suivant :Volcan Paricutin
<— Article précédent: Volcan de Toluca