À la confluence du Xe Dong et du Mékong, Paksé, historique plaque tournante des biens et des migrations humaines est devenu en 30 ans l’un des gros carrefours de routards au Sud-Est asiatique.
Paksé (en fait, ປາກເຊ ), oasis du backpacker
Trop facile !
À 1h vers l’ouest, la Thaïlande ; À 5h30 vers l’est, le Vietnam; À 3h en longeant le Mekong, le Cambodge! Cerise sur le gâteau: un aéroport international!
Ici, terminé les problèmes de logistique, les menus s’affichent en anglais, les hostels sont si nombreux que le lit en dortoir-cubicule tombe à 5$, la chambre individuelle à 12.
Partout sont affichés les horaires de bus longue distance vers Bangkok, Phnom Penh, Siam Rep, Hanoï, Saigon, Ventiane, Luang Prabang, des destinations parfois situées à 18h de trajet.
Tu veux manger une vraie pizza italienne ? La trattoria t’attends. Tu préfères un burger ? Des sushis ? Un thali ? Du coréen ? En cherchant un peu, tu vas probablement trouver un bœuf mironton ou des trippes à la mode de Caen. (En cherchant pas mal quand même).
Les relais d’agences de tourisme sont partout, ils proposent tous les mêmes prestations, quasi au même prix :
- Bus longs-courriers,
- tours organisés,
- location de scooter
- Transport vers les 4000 îles
Avantages évidents :
Pêche fructueuse à l’info avec les voyageurs de passage, communications plus faciles avec les locaux anglophones au service du tourisme. Tout est à portée de main.
Revers de la médaille :
Dans les lodges, sur les terrasses, ça jase français et ça jase fort. Les générations X et Z sur le chômage écument la région, équipés Quetchua de la tête aux tongs.
L’hexagone, gros producteur de temps libre, semble dominer le circuit de ses ressortissants, cela me sera confirmé lors des semaines qui suivront.
Plus carrefour qu’oasis, les routards ne s’attardent pas à Pakse, matin et soir, c’est un ballet de sacs à dos qui montent dans un bus ou en descendent le portable orienté vers leur guesthouse. Ils ont tort.
De Paksé, trois motivations:
- Le plateau de Bolovens en scooter;
- Les 4000 îles sur le Mékong;
- un bus confortable vers de nouvelles aventures.
En réalité, le quartier des voyageurs ne couvre que quelques blocs autour du Wat Louang, le temple phare de la ville.
250 mètres plus loin, on est de retour au Laos, à 1,5km, le sublime méga marché Dao Heuang bouillonne d’activité sans les routards, mais pas sans moi.
Je m’y pose 5 jours, j’ai un article sur Dalat à terminer tranquillement et de l’info sur le plateau à glaner.
Ce site/application « Paksé secret » est ma source (trop peu diffusée, profitez-en), une montagne d’infos tout azimut qui incite ceux qui ont le temps à visiter et connaitre vraiment mieux Paksé.
Je squatte régulièrement une des tables ombragées du café Jenda, une brise rafraichissante arrive à se glisser entre la dizaine de plantes protectrices qui entourent son balcon.
Wat Phousalao
Par-delà le pont lao-japonais qui franchit le Mékong, un Bouddha jaune clinquant et quelques copains à lui dominent la ville.
Lieu de culte et de nature, l’absence d’ombre suggère la balade à la fraîche ou en fin d’après-midi, d’autant que ce sont à ces heures-là que les résidants se réunissent pour leur grand-messe.
L’itinéraire est plutôt intuitif: Après le pont, première à gauche, puis l’escalier qui pointe droit sur le géant. De là-haut on voit loin, très très loin, l’effort en vaut la peine.
Rafinée à dessein, l’architecture du temple reflète ce qui se fait de mieux dans la catégorie bouddhisme sauce Laos.
L’atmosphère est des plus peinardes, peu de visiteurs, moines et moineaux jouissent de ce lieu sacré.
Le grand marché Dao Heuang
Maître marché de Paksé, le Dao Heuang, à proximité du même pont serait l’un des plus grands du pays. Des bijoux en or aux grenouilles en brochettes, c’est une caverne d’Ali Baba, option olfactive incluse. La section médecine traditionnelle vaut son pesant de racines et de bestioles atrophiées, celle des fruits et légumes est particulièrement vaste, ordonnée et propre, je fais le plein de mangues et de ramboutans.
Planifier les boucles du plateau des Bolovens
La petite boucle des Bolovens est une route asphaltée de 170km, (extension possible à 300km pour la grande), bornée aux carrefours qui conduisent à un certain nombre de points d’intérêts, majoritairement des cascades.
Chaque récit sur le Ouaib raconte la même chose.
- Où louer la meilleure Mobylette à Paksé.
- Bof, y’en a partout dans la zone routard, avec des écarts de tarifs qui valent la peine de chercher un peu.( de 130 000 à 200 000 kips par jours )
- Avis sur les chutes d’eau visitées.
- Utile mais subjectif car même les stakhanovistes ne vont pas partout.
- Avis sur les hébergements d’étapes.
- Encore plus subjectif, car le confort des uns n’est pas forcément celui des autres.
En général, la boucle est bâclée en 2 ou 3 jours, la « poignée dans le coin ».
« Faire » les Bolovens se réduit donc à un tour de meule, un road trip moto ponctué de plongeons dans l’onde fraîche des tads et de visites aux plantations de cafés et autres artisans répertoriés sur la carte disponible partout.
Shématisons
Ça donne :
- Rouler sur l’asphalte dans le trafic,
- emprunter une piste poussiéreuse,
- garer le scoot’,
- payer le droit d’entrée,
- payer le stationnement du véhicule,
- descendre à la cascade,
- clic-clac photo
- plouf à la baille, (facultatif),
- retour au stationnement,
- vroum vers la route jusqu’au prochain carrefour.
La journée entasse les cascades et les kilomètres sans omettre la dose de poussière dont les roadtrippeux se goinfrent au passage.
Je reste dubitatif.
Les meilleures cartes du sud Laos
Le tuyau que je vous livre ici, je ne l’ai vu nulle part sur le Web. Je l’ai récupéré par hasard auprès de Nicolas dit Nicolaos (sa page facebook), un Français planté au Laos qui, bénévolement et surtout par passion, travaille sur la cartographie des chemins et des intérêts touristiques dans le sud du pays. Ressource inépuisable, il met son énergie au service du village attaché au site de Tad Lo mais aussi les 4000 milles sud du pays et le Mékong Bamboo Trail dont il est promoteur
Il vous suffit d’envoyer un courriel à infopakse@gmail.com inutile de rédiger une demande ni même de dire merci, quoique…
De façon automatisée, vous allez recevoir dans les 3 minutes un lien vers un kit de cartes époustouflant, des cartes cadeaux qui n’oublient aucun chemin parfois sentiers du sud du pays: Pakse, les Bolovens, Champassak et les 4000 îles… Des cartes que l’on peut ouvrir dans Map.me ou Organic map selon vos préférences.
Voici l’accès direct à ces fichiers infos et cartes du sud Laos. Servez-vous et soyez curieux!
Accompagnant la cartographie, une foule d’infos culturelles, des photos de la faune et la flore locale identifiées en 4 langues, le tout très bien rangé, facile à consulter.
Épatant.
Explorant le fichier des arbres du Laos, je me laisse bercer par la poèsie des traductions : Bois canon, Arbre à pluie, Oreille d’éléphant, Fougère nid d’oiseaux, Douche d’or, Poinciana Royal Flamboyant, Cerisier de la Jamaïque, Frangipanier, Palmier du voyageur, Trompette d’or, Fleur de paon… Aller voir c’est léger, gracieux, délicieux.
Munie de ce trésor, je décide de m’engager dans
La petite boucle des Bolovens, autrement.
Je suis certain que l’on peut parcourir ce circuit par petites étapes en bus local, sur le pouce et à pied.
Cette interprétation est aussi peu promue que pratiquée, j’ai quand même rencontré une dizaine d’autres aventureux ( majorité de têtes grises ou blanches) sur le même tempo ainsi que deux cyclistes qui, à leur façon, sont loin de démériter.
Cette option favorise la randonnée à travers les cultures et les villages tribaux.
Grâce aux infos recoupées (bavardage, blogues, cartes, intuitions) je sélectionne les chutes dont l’accès donne la possibilité d’itinéraires en boucle plutôt que des aller-retours depuis la route principale.
Action.
Lire la suite : Une boucle des Bolovens sans moto